Suivi des Rhopalocères en Haute-Normandie pour la production d’indicateurs de biodiversité – Méthodologie

L’Observatoire de la Biodiversité en Haute-Normandie (OBHN) est un outil mis en place par l’Etat, la Région et les Départements de l’Eure et de la Seine-Maritime, pour lutter contre l’érosion de la biodiversité et contribuer à la stratégie régionale de préservation de la biodiversité.

Afin de développer une série d’indicateurs pour suivre et évaluer l’état de la biodiversité haut-normande, l’OBHN a lancé plusieurs études pour réaliser des suivis spatiaux et temporels permettant de caractériser l’état et la dynamique des populations concernées.

Certains de ces marchés ont pour objet de  mesurer l’évolution et les tendances des populations de lépidoptères rhopalocères en Haute-Normandie. J’interviens (Nicolas Moulin Entomologiste) sur ces marchés en coopération avec d’autres structures professionnelles : le Conservatoire des Espaces Naturels de Haute-Normandie, le bureau d’étude ENTOMONATURE de B. Dardenne et le consultant indépendant P. Stallegger.

Le protocole utilisé est celui du Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF) développé par l’Association des Lépidoptéristes de France (ALF) et le Muséum d’Histoire Naturelle (MNHN).

L’échantillonnage est basé sur la grille nationale de référence du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) constituée de carrés de 2km x 2km sur l’ensemble du territoire d’étude. Chaque carré est codé par un identifiant unique à six chiffres appelé NUMNAT et constitue un unique carré-site échantillon.
La Haute-Normandie a ainsi été divisée en quatre lots géographiques (A1, A2, B1, B2) comportant chacun un ensemble de carrés-sites échantillons répondant à :

  • une répartition homogène en fonction des sept ensembles paysagers haut-normands,
  • une répartition homogène et optimale selon l’occupation du sol.

Ainsi,  la zone géographique A1 comporte 10 carré-sites échantillons, la zone A2 : 12, la zone B1 : 8, la zone B2 : 10.

Afin de couvrir au mieux les espèces rares ou très localisées, le protocole de Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF) offre la possibilité à l’observateur de proposer d’autres carrés-sites échantillons pour leur valeur patrimoniale.

Pour les campagnes de mesures sur le terrain,  le protocole prévoit de mettre en place des transects au sein des carrés-sites échantillons. Le temps de parcours dans le transect doit être de 10 mn à + ou – 1mn près. De ce fait, les transects ont une longueur variable, de 50m à 400m, selon leur situation.  Un repérage par GPS est réalisé de façon à noter très précisément leurs situations géographiques  pour permettre une exploitation sous logiciel de cartographie numérique.

Dans chaque carré-site échantillon plusieurs transects (entre 5 et 15) ont été définis.

En termes de méthode de comptage, à chaque passage, le transect n’est parcouru qu’une seule fois, dans un seul sens et sans s’arrêter. Si l’identification d’un papillon nécessite de stopper sa progression, l’observateur doit également stopper le décompte du temps durant toute la phase d’immobilité.

Afin de réaliser le comptage, l’observateur se considèrera comme étant à la limite postérieure d’une boite virtuelle de 5m de côté, avançant avec lui (figure). Tous les papillons traversant cette boite seront dénombrés. Les papillons aperçus à l’extérieur de cette boite seront signalés comme « présents », mais leurs effectifs ne seront pas comptabilisés

Selon le protocole, tous les lépidoptères rhopalocères, dont les imagos sont identifiables à vue à distance, sont pris en compte. Dans le cas d’espèces très proches ou pour certaines femelles trop ressemblantes, ces dernières sont rassemblées par « groupes d’espèces ».

 

Les habitats ont été caractérisés par l’observateur lors du premier passage, sur la base du tableau proposé par le protocole STERF.

En termes de nombre de visites, la période de suivi s’est étalée de fin avril à début septembre. A raison de 4 passages dans la saison,  un passage toutes les 6 semaines environ a été nécessaire.

Le respect de ce calendrier permet d’assurer la couverture de l’intégralité des périodes d’activité des lépidoptères rhopalocères présents en Haute-Normandie.

Le protocole impose aussi des conditions de météo pour réaliser les comptages : présence d’une couverture nuageuse d’au maximum à 75%, sans pluie;  un vent inférieur à 30 km/h  et une  température d’au moins 13°C si le temps est ensoleillé ou faiblement nuageux ou d’au moins 17°C si temps est nuageux.

Les campagnes de mesures sur le terrain étant terminées, place au travail au bureau pour effectuer les vérifications et mettre tous les résultats en forme.

Pour connaître les résultats,  rendez-vous sur ce site (www.nmentomo.fr|) pour lire l’article présentant les résultats.

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