La chasse nocturne d’insectes

 

De nombreuses études d’inventaires entomologiques ou de suivis de population d’insectes, notamment  les lépidoptères macro-hétérocères nécessitent d’effectuer des chasses nocturnes.

 

La première étape consiste à choisir le lieu et le moment adéquat.

  • Pour le lieu,  le choix se fait principalement en étudiant les cartes et en allant faire des repérages de jour sur le terrain.
  • Pour le choix de la date,  deux paramètres sont importants : en premier, la météo, les insectes n’aiment pas le froid, ni la pluie, ni le vent, et en second, la lune,  il vaut mieux en effet s’abstenir de chasses nocturnes les nuits de lune très éclairante.

Le soir choisi venu, il est préférable de se trouver sur le site suffisamment  tôt pour installer tout le matériel et procéder à l’allumage de la lampe bien avant que le jour commence à décliner.

Le matériel de la chasse se compose de :

  • l’installation de capture des insectes constitué par un grand drap blanc et une lampe très forte (240 W minimum) alimentée par un groupe électrogène fiable et peu bruyant;
  • les outils de l’entomologiste : filet, boîtes plastiques pour recueillir et éventuellement conserver les spécimens rencontrés, livres de détermination, cahier/carnet pour les prises de notes, appareil photos;
  • les éléments de confort: chaises pliantes, habits chauds, casse-croute et boissons chaudes. Ne pas oublier  la frontale.

 

 

 

La chasse peut alors commencer.

Selon le lieu et/ou selon le moment,  il faudra soit de la patience si peu d’insectes sont attirés par le dispositif lumineux, soit au contraire de la rapidité et de l’efficacité si de nombreux insectes se présentent en même temps.  Au cours de la chasse les arrivées s’effectuent souvent de façon très discontinue.  La connaissance préalable des populations susceptibles de se trouver sur le site permettant une détermination « à la volée » est un atout important. Le nombre d’espèces rencontré lors d’une chasse nocturne peut varier beaucoup. Mon record est de 75 espèces en une nuit. Dans ces cas là,  il faut vraiment être bien organisé et faire preuve de professionnalisme…..

L’ambiance d’une chasse nocturne est toujours spéciale. En effet la nuit environnante et la solitude dans une nature très vivante donnent à ces moments un attrait particulier. Généralement, plus la nuit avance, plus l’humidité et la fraîcheur se font sentir.

Les rencontres avec des papillons de nuit rares ou protégés comme certains sphinx,  noctuelles ou géométridés très colorés sont des instants fabuleux. Mais parfois, certaines présences sont moins plaisantes que les papillons de nuit, notamment les moustiques voire dans certains cas des frelons attirés aussi par la luminosité de la lampe.

Le moment de l’arrêt de la chasse n’est pas facile à décider. Souvent,  c’est l’espacement de plus en plus long des arrivées de nouveaux insectes qui détermine s’il y a lieu ou pas de poursuivre la chasse. Ce moment arrive de toute façon tard, plusieurs heures après l’installation de l’obscurité totale et a fortiori du début de la chasse.

Une fois l’arrêt décidé, on procède au  démontage, au rangement de tout le matériel ce qui peut être un peu délicat dans l’obscurité environnante, et aller dormir pour être prêt pour la prochaine chasse nocturne.

Si la chasse nocturne sur le terrain est terminée, le travail de détermination et d’exploitation des résultats, lui, nécessite encore beaucoup d’attention et de temps en laboratoire.

 

 

Viennent ensuite l’exploitation des résultats et la rédaction des rapport d’études. Cela représente beaucoup de travail mais ces chasses font partie des techniques et de l’expertise de l’entomologiste. Ce sont des moments rares dont on garde généralement de très bons souvenirs.

 

 

 

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