Inventaire entomologique en Martinique automne 2016

Après avoir mené en Martinique les inventaires entomologiques de 5 ZNIEFF plus la Réserve Naturelle Nationale  de la Caravelle en septembre 2014 et 4  ZNIEFF (Le Morne Préfontaine (ZNIEF 14), Le Morne Larcher (ZNIEF 35), Le Morne Genty (ZNIEFF 27), Les Mornes Jacqueline et La Capote (ZNIEFF 42) au printemps 2016, l’entreprise Nicolas Moulin Entomologiste effectue, toujours en partenariat avec l’association Martinique-Entomologie et la SEAG,  l’inventaire entomologique  sur 4 nouvelles ZNIEFF pour le compte de la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de la Martinique ( DEAL) cet automne 2016.
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Le but de l’inventaire de ces 4 nouvelles ZNIEFF est toujours d’identifier et de porter à connaissance des zones présentant un fort intérêt écologique. D’après la méthodologie du MNHN, l’intérêt de ces zones doit être démontré sur la base de la présence d’espèces ou d’habitats dits « déterminants ZNIEFF » (Elissalde-Videment et al., 2004). Les espèces déterminantes sont des espèces endémiques ou menacées, rares ou en limite de répartition.

Pour les insectes martiniquais, l’approche retenue combine à la fois la rareté et la responsabilité patrimoniale.

-          Par rareté, nous entendons le fait d’être localisé géographiquement car il n’est pas possible d’avoir des estimations d’abondance pour la grande majorité des insectes. Cet aspect géographique de la rareté est pertinent par rapport au fait d’identifier des sites remarquables comme les ZNIEFF.

-          Par responsabilité patrimoniale, nous entendons le fait que la Martinique possède une forte proportion de la répartition des espèces. La Martinique possède ainsi une forte responsabilité pour ses endémiques strictes et également pour les endémiques de quelques îles (Sainte-Lucie et Martinique par exemple). Par opposition, n’ont pas été retenues dans la liste déterminante des espèces très rares en Martinique mais qui
sont beaucoup plus répandues ailleurs (faible responsabilité de la Martinique pour ces espèces).

Les ZNIEFF à inventorier ont été définies sur la base de leurs habitats naturels bien conservés et/ou de la présence de flore et de vertébrés déterminants.

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Le protocole adopté lors des inventaires réalisés entre 2011 et 2015 est reconduit en 2016, afin que la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de la Martinique (DEAL) et ses partenaires disposent de données d’inventaires comparables en termes de méthodologie, de groupes ciblés et de période de collecte.

Ces travaux portent essentiellement sur les coléoptères, lépidoptères et hyménoptères, ces groupes permettant une bonne estimation de l’intérêt entomologique des espaces forestiers étudiés.
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Ordres et familles étudiés.

La méthodologie vise à collecter le plus largement possible l’entomofaune de chaque site, par des dispositifs de piégeage à large spectre et par une collecte active orientée sur les habitats et micro-habitats favorables.

Les principaux ordres et groupes collectés et identifiés sont :

  • Les coléoptères (plus grand ordre d’insectes : plus d’1/3 des espèces connues), en particulier les espèces saproxyliques permettant d’évaluer le niveau de conservation des reliques forestières ;
  • Les lépidoptères diurnes et nocturnes ;
  • Les hétéroptères (punaises etc.) ;
  • Les odonates ;
  • Les orthoptéroïdes (orthoptères dont sauterelles, criquets, grillons, dictyoptères, dermaptères, phasmes) ;
  • Les hyménoptères (dont les fourmis).

Les 4 ZNIEFF étudiés

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Au sud :

  • Rocher Zombi (ZNIEFF 23)
  • Morne Camp et Morne Roche (ZNIEFF 48)

A l’ouest :

  • Morne Rose, Morne Bois la Roche et Cap Enragé (ZNIEFF 36)
  • Morne Chapeau Nègre (ZNIEFF 47)
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L’intervention de l’entreprise Nicolas Moulin Entomologiste

Comme lors des missions précédentes (2014 et printemps 2016), l’entreprise individuelle de Nicolas Moulin Entomologiste  intervient en qualité d’expert, notamment pour les suivis d’espèces protégées, les inventaires entomologiques dans le cadre d’études d’impact, les suivis d’espèces selon les protocoles STELI et STERF.
Son rôle est l’organisation et la réalisation des collectes de terrain de la phase II sur les 4 sites, le tri des échantillons, les déterminations, l’analyse des données, la gestion des données cartographiques et  le soutien à la rédaction des rapports.

Rappel du Protocole retenu pour le terrain

Deux méthodes sont mises en œuvre pour cette phase : les pièges et la recherche active:

  • Le piège Malaise qui consiste en une tente en toile collectant les insectes sans attractivité ;
  • Le piégeage par assiette jaune, piège attractif où les insectes se noient dans un liquide de conservation ;
  • La chasse nocturne avec piège lumineux qui attire les insectes avec une source de lumière à rayonnement UV (néon actinique + lampe appel 250W) ;
  • Le filet troubleau qui permet la recherche et la capture de macrofaune benthique dans le substrat de fond de cours d’eau et point d’eau, ainsi que dans la végétation rivulaire ;
  • Le filet classique pour la recherche et la capture d’insectes volants ;
  • Le battage et fauchage pour la recherche et la capture de jour et de nuit des insectes situés dans la végétation.

La mission a démarré fin octobre 2016 et devrait se poursuivre sur 2 semaines. Les données collectées sur le terrain et les déterminations ultérieures feront l’objet des rapports constituant les livrables de la mission à la DEAL.
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