Etude des peuplements de l’entomofaune coprophile sur les espaces naturels de l’estuaire de la Seine

L’estuaire de la Seine abrite une zone humide de plus de 10000 ha d’importance internationale présentant une mosaïque d’habitats naturels remarquables en qualité comme en surface.

Composé de milieux estuariens, de roselières, de prairies humides et de milieux aquatiques,  l’estuaire de la Seine, et notamment dans sa partie moyenne, les espaces naturels font l’objet de différents statuts de protection qui se complètent et parfois se superposent (réserves naturelles, sites Natura 2000, sites du Conservatoire du littoral…).

Plusieurs structures assurent la gestion de ces espaces naturels avec comme objectif commun, la sauvegarde de ce patrimoine naturel. De grandes surfaces sont gérées en pâturage extensif soit dans une logique de gestion conservatoire, soit dans une logique d’exploitation agricole. Afin de mieux connaître le fonctionnement de ces espaces naturels, le Département de l’Eure, le Parc naturel régional des boucles de la Seine normande, la Maison de l’estuaire et l’association des Courtils de Bouquelon, gestionnaires d’espaces naturels, ont lancé  une étude sur la faune coprophile de l’estuaire de la Seine.

La zone d’étude se situe dans la partie moyenne de l’estuaire de la Seine, de Fiquefleur Equainville à Quillebeuf-sur-Seine, sur les rives gauche et droite. Elle s’étend ainsi sur la région de Haute-Normandie et les départements de l’Eure et de Seine-Maritime.

L’étude menée par mon entreprise Nicolas Moulin Entomologiste en groupement d’entreprise  avec le Conservatoire d’Espaces Naturels de Haute-Normandie a pour objectif l’amélioration des connaissances de l’entomofaune coprophage et coprophile à l’échelle de l’estuaire. Il s’agit d’obtenir une image complète mais non exhaustive des peuplements d’insectes coléoptères coprophages et coprophiles présents à l’échelle de l’estuaire de la Seine. Le suivi s’effectue sur 9 stations d’études réparties sur différents substrats (substrats vaseux, alluvionnaires, sableux et tourbeux) et caractérisées par le degré d’ouverture de la végétation : végétation ouverte (prairie) et fermée (boisement).

La phase 1 consiste en la collecte des échantillons de coléoptères coprophages et coprophiles

L’échantillonnage s’effectue en utilisant des pièges de chute à excréments de type CSR (Cebo-Superficie-Rejilla) (LOBO et al., 1988 ; VEIGA et al., 1989).

Les pièges sont constitués d’une bassine de 30 cm de diamètre, recouverte d’un grillage de maille de 10 mm de côté, puis d’une pièce de lino dont le périmètre de la bassine sera détouré. Quelques centimètres de liquide conservateur (eau saturée en sel avec une goutte de produit vaisselle) sont versés dans le fond de la bassine. Ce mélange assure jusqu’à la récolte du piège, la conservation des insectes tombés dans la bassine dès les premières heures de piégeage .

Les excréments utilisés sont ceux récoltés directement dans chaque station.
2 pièges de chute sont disposés par station.
D’avril à octobre,  7 sessions de piégeage sont effectuées. Une session de piégeage se compose de 2 visites sur une station : une pour poser les pièges, la seconde pour leur récolte.
A chaque relevé, le contenu des bassines de collecte est récolté et conservé dans un ou plusieurs pots de collecte, additionné d’alcool à 70.

La phase 2 consiste en  tri et détermination des coléoptères coprophages et coprophiles, et analyse des données

Le tri et les déterminations des individus d’espèces de coléoptères coprophages et coprophiles (notamment les Histeridae, Staphylinidae et les Hydrophilidae) capturés dans les 126 échantillons sont réalisés en laboratoire, soit au Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie, soit dans les locaux  de Nicolas MOULIN.

I’m a poor lonesome entomo…

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