Inventaire entomologique en Martinique

.
Après avoir mené les inventaires entomologiques des ZNIEFF de Martinique de 2011 à 2013, la Société entomologique Antilles-Guyane (SEAG) a répondu à nouveau en 2014 au marché d’inventaire de ZNIEFF proposé par la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de la Martinique ( DEAL ); en partenariat avec Nicolas Moulin Entomologiste et Entomo Martinique.
Les suivis sont réalisés sur 5 ZNIEFF et la Réserve Naturelle Nationale  de la Caravelle.

Le but de l’inventaire ZNIEFF est d’identifier et de porter à connaissance des zones présentant un fort intérêt écologique. D’après la méthodologie du MNHN, l’intérêt de ces zones doit être démontré sur la base de la présence d’espèces ou d’habitats dits « déterminants ZNIEFF » (Elissalde-Videment et al., 2004). Les espèces déterminantes sont des espèces endémiques ou menacées, rares ou en limite de répartition.
Les ZNIEFF à inventorier ont été définies sur la base de leurs habitats naturels bien conservés et/ou de la présence de flore et de vertébrés déterminants.

Le protocole adopté en 2011 – 2013 est reconduit en 2014, afin que la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de la Martinique (DEAL) et ses partenaires disposent de données d’inventaires comparables en termes de méthodologie, de groupes ciblés et de période de collecte.

Ces travaux portent essentiellement sur les coléoptères, lépidoptères et hyménoptères, ces groupes permettant une bonne estimation de l’intérêt entomologique des espaces forestiers étudiés.
.

En complément et pour renforcer la couverture taxonomique, d’autres experts ont été mobilisés sur une seconde période, afin de traiter des groupes peu échantillonnés jusqu’à présent. Ces travaux portent notamment sur les insectes aquatiques, avec les odonates et les macro-invertébrés aquatiques ; ils couvrent également les diptères et les orthoptéroïdes.

Ordres et familles étudiés

.
.
La méthodologie vise à collecter le plus largement possible l’entomofaune de chaque site, par des dispositifs de piégeage à large spectre et par une collecte active orientée sur les habitats et micro-habitats favorables. Les ordres et familles traités sont ceux pour lesquels le réseau SEAG possède déjà une bonne expertise. Le partenariat avec Martinique Entomologie et l’entreprise de Nicolas Moulin vient compléter cette expertise d’ensemble.
.
.

Les principaux ordres et groupes collectés et identifiés sont :

  • Les coléoptères (plus grand ordre d’insectes : plus d’1/3 des espèces connues), en particulier les espèces saproxyliques permettant d’évaluer le niveau de conservation des reliques forestières ;
  • Les lépidoptères diurnes et nocturnes ;
  • Les hétéroptères (punaises etc.) ;
  • Les odonates ;
  • Les orthoptéroïdes (orthoptères dont sauterelles, criquets, grillons, dictyoptères, dermaptères, phasmes) ;
  • Les hyménoptères (dont les fourmis).

Les 6 sites étudiés (ZNIEFF et  la Réserve de la Caravelle)


Selon la configuration des sites (taille, diversité de milieux), l’étude est réalisée sur une ou deux stations de collecte. Pour les sites comportant deux stations,  celles-ci sont choisies dans des endroits éloignés l’un de l’autre (géographiquement et surtout en termes d’altitude ou de distance à la mer) afin de maximiser les chances d’observer des espèces différentes.  Les Sites avec leur surface en ha sont les suivants :

  • Le Morne Régale, la Pointe Batterie, la Pointe Brunel (ZNIEFF 02), 305ha,
  • La Mangrove du Galion (ZNIEFF 11), 18ha,
  • Le Bois Pothau, Pointe Banane (ZNIEFF 12), 259ha,
  • La Pointe Jean-Claude et la Pointe Bateau (ZNIEFF 37), 22ha,
  • La Pointe Rouge, la Pointe de la Batterie, la Pointe à Bibi (ZNIEFF 49) 108ha,
  • La Réserve naturelle nationale de la Caravelle, 383ha,

L’intervention de l’entreprise Nicolas Moulin Entomologiste

.
Notre participation se situe au cours de la Phase de terrain II  qui consiste à établir des inventaires ciblés de groupes taxonomiques complémentaires durant la saison des pluies, en septembre. Pour cette phase,  un séjour de 17 jours dont 13 jours de terrains effectifs à deux personnes est organisé.   Nicolas Moulin et Julie Braud consultants tous  deux en entomologie interviennent sur cette phase qui  apportera en plus des compléments sur les groupes traités dans la première phase.
.

.

.

L’entreprise individuelle de Nicolas Moulin Entomologiste  intervient en qualité d’experts, notamment pour les  suivis d’espèces protégées, les inventaires entomologiques dans le cadre d’études d’impact, les suivis d’espèces selon les protocoles STELI et STERF.
.

Son rôle est l’organisation et la réalisation des collectes de terrain de la phase II dans les 6 sites, le tri des échantillons, les déterminations, l’analyse des données, la gestion des données cartographiques et  le soutien à la rédaction des rapports.

Le Protocole retenu  pour le terrain phase II

Deux méthodes sont mises en œuvre pour cette phase : les pièges et la recherche active :

  • Le piège Malaise qui consiste en une tente en toile collectant les insectes sans attractivité;
  • Le piégeage par assiette jaune, piège attractif où les insectes se noient dans un liquide conservation;
  • La chasse nocturne avec piège lumineux qui attire les insectes avec une source de lumière à rayonnement UV (néon actinique + lampe appel 250W);
  • Le filet troubleau qui permet la recherche et la capture de macrofaune benthique dans le substrat de fond de cours d’eau et point d’eau, ainsi que dans la végétation rivulaire;
  • Le filet classique pour la recherche et la capture d’insectes volants;
  • Le battage et fauchage pour la recherche et la capture de jour et de nuit des insectes situés dans la végétation.

La mission a démarré le 14 septembre 2014 et se termine le 29 septembre 2014. Les données collectées sur le terrain et les déterminations ultérieures feront l’objet des rapports constituant les livrables de la mission à la DEAL.

Cette entrée a été publiée dans étude, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.